Synthèse sur la pratique des ateliers d’écriture, avec Lucie Rico, autrice en résidence au Théâtre L'Etoile du Nord (merci Lucie Brillanceau)Principes- Il n’y a pas de hors-sujet, l’important c’est de déclencher l’écriture, et de donner envie de relire, de réécrire.
- Trouver l’imaginaire, créer des images au-delà des stéréotypes. Pourquoi pas en sortant l’atelier de l’école : aller dans la cour, dans la forêt…
- Que chaque écrivant mette de côté son égo. En atelier d’écriture, on produit des brouillons, des étapes inachevées. Bien en avoir conscience quand on demande de lire.
- Être souple, flexible : partir de ce que les élèves ont donné pendant le 1er atelier. Pouvoir rebondir.
- L’atelier doit trouver un bon équilibre entre la liberté (incarnée par le faire-écrivant) et un restant de règles (incarnées par l’enseignant.e).
Spécifier les modalités de l’atelier - Des ateliers d’au moins deux heures, quitte à préférer des interventions toutes les deux semaines. Essayer à un moment d’avoir une journée entière d’écriture.
- Annoncer ou rappeler la longueur des temps d’écriture, donner un support-rappel.
- Ne pas annoncer la restitution et sa forme (pourrait créer des angoisses ou des déceptions). Ne pas parler dès le début d’une restitution particulière. Pour la restitution, ne pas partir avec une idée préconçue, ni s’arc-bouter sur la forme livre, mais voir ce qui vient.
- Est-ce noté ? Si oui, noter l’investissement, le retravail, la réécriture, la qualité des retours faits aux camarades.
Importance de la relation entre les personnes encadrantes- Qui mène les ateliers ? Auteur.rices, médiateur.rices,
enseignant.es ?
- La présence de l’enseignant.e est indispensable. Il faut un soutien pendant les séances, mais aussi une co-construction préalable, un cadre défini ensemble.
- Montrer qu’on est ensemble dans le projet. L’idéal est de créer une dynamique de classe avec d’autres professeurs d’autres disciplines, voire une dynamique d’établissement -> prolonger les ateliers avec d’autres formes, d’autres projets, voire même décoller du cadre scolaire par des sorties.
Éviter les blocages- Favoriser le recul par rapport au texte, par exemple en le lisant à voix haute (soi-même ou le faire lire).
- Rendre possible les passages entre écriture manuscrite et tapuscrite.
- Quand l’écriture seul.e peut être intimidante, favoriser des pratiques collectives, des « écritures interactives ».
- Proposer des contraintes simples, liées à des genres identifiables (carte postale, nécrologie…) ou à des modèles lisibles. Des formes qui n’impressionnent pas.
- Des échauffements pour se mettre en jambes.
- Développer une écoute entre les
participant.es grâce à une pratique de retours constructifs : « qu’est-ce que ça nous a fait », « qu’est-ce qu’on a entendu », « qu’est-ce que la personne a cherché à faire », plutôt que « bien » ou « pas bien ».
- Mettre tout le monde au même niveau, rappeler que c’est un brouillon, donner envie de poursuivre le travail. Tout le monde doit lire pour ne pas créer de voyeur.euses (même si
certain.es préféreront lire en fin de séance).